La petite histoire : L’art brut


L’Art brut

La petite histoire

Depuis que Jean Dubuffet a conceptualisé et théorisé l’Arts Brut, ce dernier ne cesse de fasciner artistes et amateurs d’art. A ne pas confondre avec les arts primitifs, l’art brut est une jeune classification artistique directement née de l’esprit de notre artiste sculpteur. Parcourant les registres picturaux, il s’interroge sur la possibilité de créer ex-nihilo en dehors de toute référence culturel. Cherchant des pratiques artistiques à part entière, ayant pour point commun d’être une forme d’expression artistique éloignée des standards académiques, l’art brut mérite une attention particulière dans la forme mais aussi dans son symbolisme .

Un art issu de la brutalité

Art brut

L’Art Brut n’est ni un mouvement artistique ni un champ pictural définit. Cet art doit, au contraire, être considéré comme un adjectif simple, une façon de qualifier une pratique artistique et, de manière détournée, d’identifier son auteur. Selon les propres mots de l’artiste théoricien, l’Art Brut désigne « des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lequel le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout de leur propre fonds et non des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. »

En d’autres termes, l’Art Brut est une forme d’expression artistique qui vient qualifier un art déjà existant, mais dont on ne peut se revendiquer. Crée loin de toute forme d’influence, principalement pratiquée par des individus n’ayant ni une formation artistique ni un profil d’habitué des salles muséales, l’art brut valorise des créateurs « singuliers « , comme Dubuffet aime les appeler.

C’était une manière de leur faire une place dans le monde de l’Art, apportant ainsi de la reconnaissance à une discipline trop souvent ignorée.

La recherche d’une inspiration nouvelle

Poussé par le fantasme de trouver l’expression artistique « pure », celle qui soit vierge de toute influence, Dubuffet a eu recours à des voies de recherches uniques pour s’approcher au mieux de son but.

Art brut La tour aux figures Oeuvre de l'articte Dubuffet

Trouver des auteurs se situant en dehors de toute influence n’est pas chose aisée, si ce n’est impossible même dans les années 40. Aussi, Dubuffet va se tourner principalement vers les personnes laissées au ban de la société.

Les « marginaux », il va les chercher aussi bien dans les centres d’internement psychiatriques que dans les maisons d’arrêt.  

Côtoyant des personnes dont la créativité s’exprime sans limite, à mille lieux des problématiques mondaines et qui ne suivent que leurs propres règles, Dubuffet trouve une nouvelle inspiration artistique. Le marginal ne craint pas la réinterprétation ou la copie, étant sa seul référence, il devient un modèle à suivre pour l’artiste.

Un nouveau souffle s’empare du théoricien et malgré le fait qu’il continue de fréquenter musées et banquets, il travaille désormais à mettre en valeur le travail brut de ces débridés de l’art, allant jusqu’à emprunter certains codes étudiés chez les marginaux dans ses propres travaux.

Un foyer pour les oeuvres

Jean Dubuffet fondera ainsi en 1948 l’association Compagnie de l’Art Brut, destinée à promouvoir les travaux d’artistes rencontrés durant ses recherches. Le succès de cette entreprise ne se fera pas attendre, et comptera ainsi parmi ses membres et fidèles soutiens de nombreux intellectuels ou écrivains tel qu’André Breton, Charles Ratton ou encore Michel Tapié, critique d’art.

Dubuffet un foyer pour l'art brut

Afin de toujours mieux promouvoir ces pratiques artistiques, l’associations se constitue petit à petit une belle collection d’œuvres. Cette impressionnante collection, nous pouvons aujourd’hui la retrouver au sein du musée de l’Art Brut, à Lausanne.


Même si la définition de l’art brut à quelque peu évoluée aujourd’hui, elle continue de désigner une forme d’expression pure et primaire. Et si le public n’associe plus de manière automatique cet pratique aux marginaux c’est parce qu’il a inspiré des grands maitres de la modernité tels que Niki de St Phalle ou encore Jean Tinguely, qui lui ont apporté ses lettres de noblesse.

Ca me dit quelque chose !

Une fois n’est pas coutume, la rédaction vous propose une œuvre lié à la thématique. À vous de suivre le LIEN

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Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons vivement le dossier du musée Bourdelle consacré son ancienne exposition intitulée Mannequin d’Artiste, Mannequin Fétiche. 

Fondation Jean Dubuffet

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